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Jean-Michel Maulpoix est un poète et critique littéraire français, né à Montbéliard le (64 ans).
Ancien élève de l'école normale supérieure de Saint-Cloud, agrégé de lettres modernes et professeur à l'université Paris X - Nanterre (Poésie moderne et contemporaine), il est actuellement professeur à l'université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle. Il est aussi directeur du Nouveau Recueil, revue trimestrielle de littérature et de critique, publiée aux éditions Champ Vallon, aujourd'hui numérique. Il a présidé la Maison des écrivains, rue de Verneuil, à Paris, de 2004 à 2007, ainsi que la commission d'aide à la création poétique du Centre national du livre.
L'œuvre de Jean-Michel Maulpoix, depuis les années 1980, essentiellement en prose, témoigne d'un fort désir de cohésion. Le texte, centré sur l'intimité d'un sujet qui cherche à se saisir comme tel, se fonde néanmoins sur une posture d'ouverture. Chez Maulpoix, tout est attention au monde, attention à autrui. L'effort du poète est de saisir, en peu de mots, des émotions fugitives. Les voyages, particulièrement, donnent l'occasion de voir les choses d'un œil neuf. Tout se passe semble-t-il, à la fois sur la peau et dans l'œil : contact de la pluie, couleurs devenues presque liquides... La poésie est sans doute pour Maulpoix une certaine manière de ressentir, de se sentir changeant et vivant au contact de la terre et du ciel. Voilà qui permet de croire qu'un lien autrefois solide va se renouer ; de même, demeure l'espoir que le contact avec la femme aimée restaure un ancien ordre du monde. Un travail sur la mémoire vient se nouer aux sensations : le poète est à la recherche d'autre chose, perdu dans le lointain, le goût de l'enfance qui recule toujours plus loin derrière l'horizon. Mais il ne s'agit jamais de céder aux charmes de l'illusion : tout retour du souvenir, tout ce qui nous rattache au monde se double d'un examen critique. La voix lyrique se sait incertaine, elle se met en cause, se redéfinit à de nombreuses reprises. Elle cherche, incessamment, une définition de sa propre entreprise, tout en sachant qu'elle risque de ne jamais y parvenir. Ce qu'elle affirme, en revanche, c'est qu'elle demeure en quête d'autre chose, qui ne se laisse pas saisir, qui ne réside ni dans les choses ni dans les mots, et qui, en cela, incite à recommencer. Il faut donc pour le poète reprendre ses gestes maladroits, se tenir toujours sur le seuil de sa porte, et maintenir un équilibre précaire entre intérieur et extérieur.
La notion de lyrisme est au centre des essais critiques de Jean-Michel Maulpoix. Dans Du Lyrisme (2000), version augmentée de La Voix d'Orphée (1989), Jean-Michel Maulpoix rappelle l'origine de ce néologisme, tout en situant le lyrisme dans le prolongement de la voix d'Orphée, poète de la mythologie grecque, et en définissant précisément ce registre poétique. Les essais suivants prolongent cette réflexion. Jean-Michel Maulpoix se fait notamment le défenseur d'un "lyrisme critique" : dans Pour un lyrisme critique, il voudrait "montrer [...] que le lyrisme n'est pas réductible à cette idée simpliste d'un flux verbal peu ou mal contrôlé, non plus qu'à une quelconque effusion de sentiments"[1]. Le poète refuse de se "résigner à penser que la poésie soit privée de voix, ou que l'époque n'attende plus d'elle que le constat sans appel d'un désastre"[2].