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Depuis le début des années 2000, j'ai fait de nombreux voyages en Chine, je me suis rendu à Pékin, à Shanghai, à Guangzhou, à Changsha, à Nankin, à Kunming, à Lijiang. Rien n'aurait été possible sans Chen Tong, mon éditeur chinois. La première fois que j'ai rencontré Chen Tong, en 1999, à Bruxelles, je ne savais encore quasiment rien de lui et de ses activités multiples, à la fois éditeur, libraire, artiste, commissaire d'exposition et professeur aux Beaux-Arts. Ce livre est l'évocation de notre amitié et du tournage de [...] mon film The Honey Dress au c'ur de la Chine d'aujourd'hui. Mais, même si c'est le réel que je romance, il est indéniable que je romance.
Médias
Jean-Philippe Toussaint, né le à Bruxelles, est un écrivain et réalisateur belge de langue française.
Fils d'Yvon Toussaint, journaliste au Soir et de Monique Toussaint, fondatrice de la libraire Chapitre XII à Bruxelles – ainsi qu'également frère de la productrice de cinéma Anne-Dominique Toussaint –, Jean-Philippe Toussaint est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris (1978) et titulaire d'un DEA d'histoire contemporaine. Dans sa jeunesse, il a été champion du monde juniors de scrabble[1].
Jean-Philippe Toussaint est l'auteur de romans qui se caractérisent par un style et un récit minimalistes, dans lesquels les personnages et les choses n'ont d'autre signification qu'eux-mêmes. Le premier livre de Toussaint, Échecs, est écrit entre 1979 et 1983. Il ne fut jamais publié en édition papier[2], mais fait l'objet d'une édition numérique le 1er mars 2012, avec une préface de Laurent Demoulin intitulée Échecs ou le dynamisme romanesque des puissances immobiles[3].
Jean-Philippe Toussaint obtient en 1986 le prix littéraire de la Vocation pour son premier roman publié La Salle de bain. Il est lauréat de la Villa Kujoyama en 1996.
En 2002, il commence « Le Cycle de Marie », intitulé Marie Madeleine Marguerite de Montalte[4],[5], en quatre volets : Faire l'amour en 2002 ; Fuir en 2005, qui obtient le prix Médicis du roman français la même année ; La Vérité sur Marie en 2009, qui obtient quant à lui le Prix Décembre en 2009 et le prix triennal du roman, décerné par la Fédération Wallonie-Bruxelles, en 2013[6] ; et le quatrième volet Nue, en 2013. Il adaptera en 2016 pour le théâtre ce cycle littéraire dans un spectacle mixte mêlant lectures, vidéos et musiques originales composées et jouées sur scène par The Delano Orchestra[7].
En 2014, il succède à Henry Bauchau au fauteuil 9 de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique[8] (ARLLFB).
Ses romans sont traduits en plus de vingt langues[9].
(Réalisateur et scénariste sauf mention différente)
Extrait J'avais fait remplir un flacon d'acide chlorhydrique, et je le gardais sur moi en permanence, avec l'idée de le jeter un jour à la gueule de quelqu'un. Il me suffirait d'ouvrir le flacon, un flacon de verre coloré qui avait contenu auparavant de l'eau oxygénée, de viser les yeux et de m'enfuir. Je me sentais curieusement apaisé depuis que je m'étais procuré ce flacon de liquide ambré et corrosif, qui pimentait mes heures et acérait mes pensées. Mais Marie se demandait, avec une inquiétude peut-être justifiée, si ce [...] n'était pas dans mes yeux à moi, dans mon propre regard, que cet acide finirait. Ou dans sa gueule à elle, dans son visage en pleurs depuis tant de semaines. Non, je ne crois pas, lui disais-je avec un gentil sourire de dénégation. Non, je ne crois pas, Marie, et, de la main, sans la quitter des yeux, je caressais doucement le galbe du flacon dans la poche de ma veste. Avant même qu'on s'embrasse pour la première fois, Marie s'était mise à pleurer. C'était dans un taxi, il y a sept ans et plus, elle était assise à côté de moi dans la pénombre du taxi, le visage en pleurs, que traversaient les ombres fuyantes des quais de la Seine et les reflets jaunes et blancs des phares des voitures que nous croisions. Nous ne nous étions pas encore embrassés à ce moment-là, je ne lui avais pas encore pris la main, je ne lui avais pas fait la moindre déclaration d'amour - mais ne lui ai-je jamais fait de déclaration d'amour ? - et je la regardais, ému, désemparé, de la voir pleurer ainsi à mes côtés. La même scène s'est reproduite à Tokyo il y a quelques semaines, mais nous nous séparions alors pour toujours. Nous ne disions rien dans ce taxi qui nous reconduisait au grand hôtel de Shinjuku où nous étions arrivés le matin même, et Marie pleurait en silence à côté de moi, elle reniflait et hoquetait doucement contre mon épaule, elle essuyait ses larmes à grands gestes...