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Figure adulée ou décriée, mais inoubliée, l'aura mondaine la voile et la dessert plus qu'elle ne révèle son talent véritable. Amie de Barrès, de Cocteau, louée par Proust et par Colette, Anna de Noailles paraît célébrer un éternel été en lutte contre les ombres : celles, le masque retiré, de la douleur, de l'honneur de souffrir, de la solitude fière enfin face à la mort. Le sensualisme y acquiert une beauté profonde et simple au cœur d'une moisson de joies païennes et d'amères méditations.
Médias
La comtesse Anna-Élisabeth de Noailles, née Bibesco Bassaraba de Brancovan[1], est une poétesse et une romancière française, d'origine roumaine, née à Paris le et morte à Paris le .
Née à Paris, descendante des familles de boyards Bibescu de Roumanie, elle est la fille d'un expatrié roumain âgé de 50 ans, le prince Grégoire Bibesco Bassaraba de Brancovan[2] lui-même fils du prince valaque Georges Bibesco (en roumain: Gheorghe Bibescu) et de la princesse Zoé Bassaraba de Brancovan (en roumain: Brâncoveanu).
Sa mère, plus jeune de 21 ans, est la pianiste grecque née à Constantinople Raluca Moussouros (ou Rachel Musurus), à qui Paderewski a dédié nombre de ses compositions.
Sa tante, la princesse Hélène Bibesco, a joué un rôle actif dans la vie artistique parisienne à la fin du XIXe siècle jusqu'à sa mort en 1902. Anna est la cousine germaine des princes Emmanuel et Antoine Bibesco, amis intimes de Proust.
Avec son frère aîné Constantin et sa sœur cadette Hélène, Anna de Brancovan mène une vie privilégiée. Elle reçoit son instruction presque entièrement au foyer familial, parle l'anglais et l'allemand en plus du français et a une éducation tournée vers les arts, particulièrement la musique et la poésie. La famille passe l'hiver à Paris et le reste de l'année dans sa propriété, la Villa Bessaraba à Amphion, près d'Évian sur la rive sud du lac Léman.
La poésie d'Anna de Noailles portera plus tard témoignage de sa préférence pour la beauté tranquille et l'exubérance de la nature des bords du lac sur l'environnement urbain dans lequel elle devra par la suite passer sa vie[3].
Un rare guéridon au piétement en bois sculpté d'un sphinx ailé (vers 1800) provenant de la collection Antocolsky dispersée en 1906, fut alors acquis par Anna de Noailles pour sa maison d'Amphion, décorée par Emilio Terry, fut exposé par la galerie Camoin Demachy lors de la XIVe biennale des Antiquaires de Paris (reproduit dans Connaissance des Arts no 439, septembre 1988, p. 75).
En 1897 Anne-Élisabeth, dite Anna, épouse à l'âge de 19 ans le comte Mathieu de Noailles (1873-1942), quatrième fils du septième duc de Noailles. Le couple, qui fait partie de la haute société parisienne de l'époque, aura un fils, le comte Anne Jules (1900-1979).
Anna de Noailles fut la muse et entretint une liaison avec Henri Franck[4] normalien et poète patriote proche de Maurice Barrès, frère de Lisette de Brinon[5] et cousin d'Emmanuel Berl, mort de tuberculose à 24 ans en 1912.
Elle fut également rendue responsable du suicide, en 1909, du jeune Charles Demange, un neveu de Maurice Barrès qui souffrait pour elle d'une passion qu'elle ne partageait pas.
Au début du XXe siècle, son salon de l'avenue Hoche attire l'élite intellectuelle, littéraire et artistique de l'époque parmi lesquels Edmond Rostand, Francis Jammes, Paul Claudel, Colette, André Gide, Maurice Barrès, René Benjamin, Frédéric Mistral, Robert de Montesquiou, Paul Valéry, Jean Cocteau, Léon Daudet, Pierre Loti, Paul Hervieu, l'abbé Mugnier ou encore Max Jacob, Robert Vallery-Radot et François Mauriac. C'est également une amie de Georges Clemenceau.
En 1904, avec d'autres femmes, parmi lesquelles Jane Dieulafoy, Julia Daudet, Daniel Lesueur, Séverine et Judith Gautier, fille de Théophile Gautier, elle crée le prix « Vie Heureuse », issu de la revue La Vie heureuse, qui deviendra en 1922 le prix Fémina, récompensant la meilleure œuvre française écrite en prose ou en poésie. Elle en est la présidente la première année, et laisse sa place l'année suivante à Jane Dieulafoy.
Elle meurt en 1933 dans son appartement de la rue Scheffer et est inhumée au cimetière du Père-Lachaise à Paris, mais son cœur repose dans l'urne placée au centre du temple du parc de son ancien domaine d'Amphion-les-Bains.
Elle fut la première femme commandeur de la Légion d'honneur[6] ; la première femme reçue à l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique (au fauteuil 33 ; lui ont succédé Colette et Cocteau).
Elle était aussi membre de l'Académie roumaine. En 1920 son premier recueil de poèmes (Le cœur innombrable) est couronné par l'Académie française ; en 1921 elle en reçoit le Grand prix de littérature. Plus tard l'Académie française créera un prix en son honneur[7].
Elle a été décorée de l'ordre du Sauveur de Grèce et de Pologne.
Anna de Noailles a écrit trois romans, une autobiographie et un grand nombre de poèmes.
Son lyrisme passionné s'exalte dans une œuvre qui développe, d'une manière très personnelle, les grands thèmes de l'amour, de la nature et de la mort.
— André Gide, Journal, 20 janvier 1910, Gallimard (Folio : Une anthologie), 1951/2012, p. 109-110.
— Abbé Mugnier, Journal, 24 novembre 1908 - Mercure de France, coll. « Le Temps retrouvé », 1985, p. 174
— Abbé Mugnier, Journal, 1er décembre 1910, p. 197
— Abbé Mugnier, Journal, 2 décembre 1910, p. 198 et 199
— Jean Rostand, préface à Choix de poésies d'Anna de Noailles, 1960[8]
— Hervé Lauwick, Sacha Guitry et les femmes[9]
— Emmanuel Berl, Sylvia, Gallimard, 1952, réédition 1994, p. 89-90
— Octave Mirbeau, La 628-E8, 1907, réédition Éditions du Boucher, 2003, p. 400.
L'orientation de ce portrait est reprise par l'ambassadeur de France à Bucarest le comte de Saint-Aulaire, dans ses mémoires[10] qui la montre sans-gêne, prétentieuse et monopolisant la conversation.
Charles Maurras fait d'Anna de Noailles l'une des quatre femmes de lettres qu'il prend comme exemplaires du romantisme féminin[11] dont il voit une résurgence à la fin du XIXe siècle, aux côtés de Renée Vivien, Marie de Régnier et Lucie Delarue-Mardrus. Ces qualités sont aussi vantées par les travaux de la critique littéraire antiféministe Marthe Borély[12].
Les établissements d'enseignement suivants portent son nom :
Le portrait d'Anna de Noailles par Jean-Louis Forain est conservé au musée Carnavalet. Il lui a été légué par le comte Anne-Jules de Noailles en 1979[13].
Célébrité de son temps, plusieurs peintres de renom de l'époque firent son portrait, comme Antonio de la Gandara[14], Kees van Dongen[15], Jacques-Émile Blanche[16] ou Philip Alexius de Laszlo (illustration sur cette page).
En 1906, elle fut le modèle d'un buste en marbre par Auguste Rodin, aujourd'hui exposé au Metropolitan Museum of Art à New York ; le modèle en terre glaise, qui lui donne comme un bec d'oiseau, comme le portrait-charge de profil par Sem reproduit sur cette page, est lui exposé au Musée Rodin à Paris[17]. Anna de Noailles avait refusé ce portrait, c'est pourquoi le marbre du Metropolitan porte la mention : « Portrait de Madame X ».[réf. nécessaire]
Au cours de l'inauguration du musée Colette de Saint-Sauveur-en-Puisaye, Jean-Claude Brialy demande au sculpteur Cyril de La Patellière la réalisation d'une statue représentant la poétesse d'où sera tiré à part un portrait (2002).[réf. nécessaire]
159pages. 10,9cm x 18,0cm x 1,3cm. Poche. L'albatros Correspondances La vie antérieure Bohémiens en voyage Hymne à la beauté Parfum exotique Le balcon Harmonie du soir L'invitation au voyage Chant d'automne La Cloche fêlée Spleen L'Horloge A une passante La Mort des amants Recueillement Le Joujou du pauvre Enivrez-vous Les Fenêtres Le Port.