La série The Handmaid’s Tale, adaptée du roman de Margaret Atwood, est une dystopie qui présente les Etats-unis comme étant devenus la République de Gilead, suite à un coup d’état. Dans cette dictature, au sein de chaque foyer un commandant tient le pouvoir sur trois catégories de femmes aux droits déchus : les épouses soumises, les "marthas" qui font le ménage et la cuisine et les servantes dont le rôle est d'enfanter et de faire les courses. En dehors du foyer, les tantes sont chargées de surveiller les servantes. Ces femmes sont identifiées par la couleur de leur tenues vestimentaires; les servantes sont en rouge écarlate. La série suit l'histoire de l'une d'entre elle et du couple chez qui elle réside au début du récit.
Si la première saison nous avait captivé, la seconde, en prenant des distances avec le roman, avait montré dans plusieurs épisodes des faiblesses de rythme et de cohérence.
Dans cette saison 3, la complexité des personnages prend une réelle amplitude, soulignée par une très belle direction artistique. La sororiité et le besoin progressif de révolte sont au coeur du dispositif, les personnages masculins étant mis au second plan. À la froideur craquelée de sentiments troubles de Serena Joy, l'épouse du commandant Waterford, s'oppose la rage intérieure teintée de contrôle de la servante June Osborne, prénommée au sein de Gilead initialement Defred et désormais Dejoseph. Ces nuances apportées aux personnages divers viennent contrebalancer la dureté et la violence plus ostensibles dans les saisons précédentes. Les déplacements y sont également plus importants et donnent un peu d'air à cette histoire qui aurait pu risquer de tourner en rond. Étant donné la tournure que prend le récit lors du dernier épisode, on imagine que la saison suivante prendra à nouveau une tonalité différente. Il faudra patienter un peu...
Guy Desbouillons - Janvier 2020