J'ai intitulé ce Coup de coeur "Quand se termine le roman..." car je me suis sentie presque perdue en refermant la dernière page du livre de Jean Berthier. j'aurais bien aimé partir avec Elisa et son papa -dont, au passage, on ne connaît ni le nom ni le prénom, le récit se déroule anonymement à la première personne du singulier. J'aurais bien aimé les accompagner vers une vie meilleure, car c'est sûr, en quittant Paris, ils laissent derrière eux le deuil impossible à faire, le monde féroce de la télévision, la précarité...
C'est un roman du quotidien où se mêlent la fragilité humaine et la force de l'amour, et malgré les difficultés qu'il affronte, notre héros anonyme n'exprime ni colère, ni revendication. L'essentiel pour lui est de préserver sa petite fille et lui offrir un avenir le moins mauvais possible. Tout cela raconté par une plume précise -où le pathos n'a pas sa place-, mais néanmoins sensible qui donne envie de prendre les personnages par la main. C'est sûr, Jean Berthier sait nous toucher non pas là où ça fait mal, mais là où l'on a envie de devenir meilleur. "Il faudrait avoir regardé beaucoup de téléfilms avant de commencer à vivre" écrit-il à la fin du livre. Peut-être faut-il également lire beaucoup de romans afin de mieux vivre, de bons romans comme celui-ci que je ne suis pas près d'oublier.
NLB